Louise Bourgeois

Ce qui est drôle, c'est que je ne me souviens plus vraiment des œuvres de Louise Bourgeois. Je me souviens surtout du film que j'avais vu sur elle, lors d'une exposition où se trouvaient certaines de ses œuvres. C'est le personnage que j'aime, qui m'inspire et qui me motive. Dans ce film, je me souviens d'une Louise Bourgeois de 96 ans, pleine de dynamisme et de colère. Une Louise Bourgeois qui, lorsqu'elle évoque ses "traumas", n'hésite pas à empoigner de la vaisselle et à la briser par terre, devant la caméra, pour qu'on comprenne sa colère. Et on comprend. 

J'ai appris son décès avec une grande tristesse et j'ai été révoltée de l'un des commentaires d'un internaute, sous l'article annonçant sa mort. Un commentaire disant qu'"on n'en a rien à faire de savoir qu'une artiste que personne connait soit morte". Moi, j'en ai quelque chose à faire. Je suis sûre qu'un jour, Louise Bourgeois sera davantage connue. En tout cas, elle le mérite.

Le seul souvenir que j'ai de son œuvre est une sculpture d'un fœtus tout fragile en équilibre dans une vitrine de verre, avec des éléments comme des fils autour. 

Ah ! Mais suis-je bête ! ça vient de me revenir ! J'ai aussi vu ou plutôt "vécu" une de ses œuvres, une œuvre vraiment admirable. Il s'agissait de l'installation d'une sorte de labyrinthe en tissu noir opaque. On entrait dans ce labyrinthe où c'était l'obscurité totale et on marchait sur un sol en tissu, mou, comme les murs. On devait tâtonner pour avancer et on tâtonnait de temps en temps d'autres visiteurs qu'on ne voyait pas. Et des hauts-parleurs diffusaient une chanson dans ce labyrinthe. C'était Louise Bourgeois qui chantait a capella de sa vieille voix "Et si tu n'existais pas... Dis-moi pourquoi j'existerais ?..."(chanson de Joe Dassin à l'origine). Parcourir ce labyrinthe est une expérience vraiment hors normes et on perd la notion du monde réel, extérieur, dont on a l'habitude.